Carnet bleu et mot du jour

En chaque fin de journée, un petit carnet bleu circule entre les mains du groupe. Chacun y note son mot du jour, représentatif des événements de la journée ou de l’instant T. Jour après jour, retrouvez ces mots, entremêlés sous la plume imaginative d’un membre du groupe.

 

Samedi 17 décembre

 

– Oh ! Eau ! Haut ! –

De nouveau de bon matin debout
En route destination Iguazu!
Notre quête  géographique,
Se poursuit vers des paysages exotiques.

Atterrissage en forêt tropicale,
Le dépaysement est phénoménal.
Et Homero, dans un français impeccable,
Nous mène jusqu’au  parc national.

Première surprise  face aux coatis,
Espèce de lémurien local fort joli.
Mais attention à leur appétit vorace,
D’un pique nique oublié ils ne laisseront aucune  trace.

Commence alors la féerie des eaux,
Les chutes s’enchaînent crescendo
Et les Paysages majestueux
Ne cessent  d’éblouir  nos yeux.

Après cette journée inoubliable,
Notre guide nous annonce un bonus improbable
Apres un passage par les douanes et les visas en main
Notre nuit se fera au Brésil voisin.

Afin de fêter cela
Nous dégustons une caïpiriña
Accompagné d’un bon repas
Par bonheur ne se limitant pas à du poisson chat !

 

— Imaginé par Ruffine —


Jeudi 15 décembre

 

Course poursuite à Buenos Aires !!

-« Ola, El Chicito Papa, une affaire urgente pour toi ! ». Réveil  brutal. L’inspecteur Bergolio  détestant  qu’on interrompent sa sieste. Et surtout qu’on le surnomme ainsi. Depuis que Padre  Bergolio, un très lointain cousin  avait été promu pape  Francisco, on lui avait collé  ce surnom.

-« Ola Chicito  Papa, tu te souviens du vol du chef d’oeuvre de l’artiste de la Boca, Benito  Quinquella Martin ? Eh bien le voleur a été repéré, il s’enfuit dans une voiture couleur rosada. A toi de jouer ! »

L’inspecteur Bergolio  monta dans son véhicule opérationnel. Voiture rosada  vite repérée. Feux rouges grillés. Ligne droite de l’avenue du 9 Julio à 150 km/h, devant le téatro colòn. Tour complet de l’obélisque. Fumée  des pneus. Avenue  Correntes. Remontée  de calle Suipacha  en sens inverse.

Un groupe de français de la société de géographie se plaque au mur. Gymkhana dans calle  Florida, voie piétonne. Comme une volée  d’oiseaux, s’egaille  un groupe de touriste de city-tour, faisant la queue pour du cambio. Tête à queue Playa de Mayo. Avenue de Mayo, dérapage contrôlé.
Coup de feu.

La voiture rosada poursuivie s’encastra  dans la façade classée  du café Tortoni. (1858) Arrestation du méchant voleur.

Bergolio posa son arme et son chapeau de cuir sur la table. Il se versa un rasade de Malbec  Coloné Grande Réserve 2000 et attaqua son bife de lomo.

 

— Imaginé par Antoine —


Mercredi 14 décembre

 

Aujourd’hui visite au pays des géants andins dont le plus grand sommet est l’Acongagua, 6 970m. La neige en recouvre certains tandis que les cônes de déjections laissent imaginer la taille des glaciers disparus.

En poursuivant jusqu’à la frontière entre l’Argentine et le Chili, nous admirons les plissements résultants des mouvements tectoniques. Après le passage des Pénitents, nous nous arrêtons au Puente del Inca, ancienne station thermale naturelle dont le développement  a été facilité par l’arrivée du train. Les montagnes, magnifiées par le chaud soleil de l’après-midi se montrent sous un jour différent et la variation des couleurs durant la journée est tout simplement incroyable. La nostalgie n’est peut-être plus ce qu’elle était mais n’empêchent pas nos deux chanteurs à succès (?), Florian et Albert d’entonner doucement « j’entends siffler le train » et « que la montagne est belle« .

Après avoir admiré les sportifs en rafting dans le Rio de Mendoza, la dictature de la pente ou l’esprit de Manuel Fangio -on ne saura jamais- donne des ailes au chauffeur qui nous ramène à l’hôtel.

 

— Imaginé par Jean-Luc —


Mardi 13 décembre

 

Ce mardi 13 décembre, nos amis voyageurs sont devenus monomaniaques: vin, vigne, vignoble, exploitation viticole, cépages, degrés  sont devenus leur unique conversation.

Il est vrai que dans la région de Mendoza, en arrivant au pied de la pré-cordillère, fenêtre sur la Andes, on ne rêve pas seulement aux sommets XXL qui sont au delà. On admire surtout les vignes en espalier, réputées  pour leur qualité  et les vignes en pergola connues pour leur meilleur  rendement.

Nous visitons une première bodega sous le signe du diamant, puis une seconde et enfin une troisième liée à la famille Ortega.

L’architecture  des Bodegas est souvent  spectaculaire.

Celle ci se présente  comme une soucoupe  volante.

Là  nous rencontrons la gastronomie d’une cuisinière étoilée et pour une « dégustation symétrique  » des vins de haute qualité à déguster   dans quatre  grands verres. Grands crus dont Alphacruz, Betacruz et leurs cépages  du Malbec ou Torrontes n’ont plus de secrets  pour nous.

Au retour en ville, dans les rues perpendiculaires de Mendoza, une promenade au Parc San Martin conclue  bien la journée.

 

— Imaginé par Danielle —

 


Lundi 12 décembre

Dans le Piémont,
Oh ! Morne plaine,
Une défunte correia
Avançait seule dans la Sierra

Papa fritas la suivait,
Boca junior la regardait
Sous le regard apitoyé
De très grands sommets enneigés

Mais les premières neiges arrivaient
À faire fuire un scarabée
Et même un lomo de tofe.

Pour calmer cette animation
Un tremblement de terre fatidique
Malgré les normes antisismiques
Termina  l’histoire en chanson.

— Imaginé par Pierre —

 


Dimanche 11 décembre

 

C’est à bord d’un combi, juste équipé des 14 sièges nécessaires pour notre groupe de 14 visiteurs, que nous avons découvert des paysages non moins époustouflants que les jours précédents !

Engagés dans une large vallée de Pintado bordée de hautes falaises, nous avons découvert des couches géologiques nombreuses, de couleurs différentes comme du gris (révélant la présence d’argile ou de marnes), du rouge (fer) pour les falaises les plus hautes, du vert (cuivre), du jaune (souffre), des terres bleutées (cendres volcaniques) et des taches blanches (sel). Une vraie palette de coloriste !

En combinant assez astucieusement la parole à des gestes avec les mains, le guide du parc a tenté de nous expliquer comment ces couches géologiques provenant de la « nasca » (plaque sous l’Océan Pacifique aujourd’hui) étaient passées sous la Cordillère des Andes pour émerger à l’est de cette dernière à Ischigualasto, le parc que nous visitions. Ce phénomène s’est produit à l’ère triasique (65 millions d’années).

C’est ici dans la plaine adjacente qu’en 1920 fut découvert un Eoraptor lunensis, le plus ancien dinosaure de monde à ce jour (daté de 228 millions d’année). Depuis cette date beaucoup de squelettes de cette période ont été trouvés dans le parc.

Ce lieu unique est inscrit aujourd’hui à l’inventaire des sites préservés de l’UNESCO.

L’érosion pluviale, le vent et les écarts de température extrêmes (jusqu’à 60° l’été, des gelées en hiver) ont érodé les roches donnant des formes étonnantes : un sphinx, un « sous-marin », de grandes cheminées de fée semblant lutter pour garder leur équilibre sous l’effet du zonda (vent chaud et léger venant du Nord).

Sur le retour plusieurs groupes de guanaco, agiles et fiers, se nourrissant principalement dans cette zone de succulentes, sont venus nous observer ainsi qu’un zorro (de la taille d’un chat, ressemblant à un renard), et probablement quelques Hormigas del desierto (fourmis du désert).

 

— Imaginé par François–

 


Samedi 10 décembre

 

Aujourd’hui 10 décembre 2016 notre mission sera, malgré l’attirance des sommets de découvrir un restaurant, nommé la Aguada.

Mais avant cela, sur les traces laissées par les Jésuites, la présence des deux personnalités les plus célèbres de l’Argentine, le pape Francesco, l’âme actuelle du pays, et le General San Martin, ce héros symbolisant à lui seul l’indépendance du pays après un combat décisif perdu par les espagnols.

Et enfin au bout du tunnel que la route représente et au détour d’un baobab bouteille isolé au bout d’un champ d’agrumes couvert de moustiques, nous trouvons un restaurant isolé et son jardin ci-avant Aguada.

 

— Imaginé par Albert —

 


Vendredi 9 décembre

 

La journée a été marquée par les contrastes :

Contrastes entre les paysages arides, la végétation clairsemée, et la luxuriance des forêts qui semblent plongées dans une brume perpétuelle. Contraste entre le ciel d’un bleu profond dont la couleur est accentuée par quelques nuages d’un blanc éclatant et la grisaille uniforme de la brume qui enveloppe tout et fait disparaître le ciel. Contraste enfin entre des hauteurs de moins de 3000 m et de moins 1000 m, à l’origine de ces microclimats étonnants.

La visite du site de Quilmès, dont une petite partie seulement a été reconstituée, illustre l’insertion parfaite des indiens dans leur milieu naturel : habitations sans toits façonnées avec des pierres sans mortier éparpillées dans un paysage pentu, parsemé de cactus et quelques rares arbustes épineux,  dépourvus de présence animale, les fourmis et le lézard occasionnels exceptés.

La stratégie de domination des espagnols ayant conduit à l’éloignement de la population autochtone, le site est abandonné, même si certains indiens sont revenus habiter leur domaine ancestral.

La transition des paysages arides à la forêt tropicale est saisissante: que d’eau subitement ! Dans l’air comme dans les torrents dont on raconte qu’ils sont capables de charrier  de gros rochers  lors des crues.

Ces forêts  totalement  impénétrables  offrent un refuge bienvenu à nombre d’oiseaux, des colibris, des perruches, dont les couleurs chatoyantes, jaune, vert, rouge intense, éclairent les branchages pendant une fraction de seconde, avant de disparaître.

Est-ce là  la source du plaisir manifeste des argentins d’arborer  des tenues très colorées ?  Cette préférence unit toute la population, qu’elle  soit typée  indienne comme à Quilmes  ou plus métissée  comme à Tucuman. Ce qui semble les unir aussi ; mis à part un goût  prononcé pour la consommation  immodérée  de viande comme en atteste l’expression « vuelta – vuelta » que les français pourraient  s’approprier  pour la cuisson de leur steak ;  c’est la vénération vouée  à El  Indio ou El Gauchito  Antonio Gil (Robin des bois argentin) dont les représentations  émaillent les routes.

 

— Imaginé par Brigitte —

 


Jeudi 8 décembre

 

Chemin faisant, à caballo et comme perché sur un synclinal, nous contemplons sur des rochers des peintures murales ancestrales.

Comme un gaucho évoluant dans l’immensité de ce domaine, nous sommes frappés par l’érosion des couches sédimentaires.

Dans ce paysage, façonné telle une pyrotechnie pétrographique, nous admirons la Garganta  del diablo (avalant des tonneaux de Torrentes), tout en écoutant le son cristallin sorti de l’amphitheatro.

 

— Imaginé par Olivier–

 


Mercredi 7 décembre

 

~   Argéotina   ~

Bercés  par les incas et la musique andine
Nous croisons des lamas au regard de béguines
Nous doublons les camions dont Albert a rêvé
Nous frôlons les yungas seigneurs de la forêt.
La pente est douce mais la  route est longue
Au milieu des cactus fiers de leurs formes oblongues
Notre moral est au zénith
Et les yeux noirs des alpagas avec les cils qui les ornent
Nous donnent envie de voir au loin la silhouette du capricorne.
Si ces vers vous trop piquent
Ils sont faits pour cela
Et pour la belle équipe
Aimant l’Argentina

À 23 degrés,la palette du peintre, fait chanter les couleurs et la géographie
En sort encore grandie

— Imaginé par Pierre–

 


Mardi 6 décembre

 

C’est l’histoire d’un rat argentin.

On l’appelle Carpincho là-bas.

Il est gros à couper le souffle, ça en met plein les yeux tellement il est gros, les bajoues remplies de cocac’est bon la coca.

Il vit au milieu des cactus, des salines salées, on le rencontre avec les vigognes.

Mais carpincho est faible, sa santé est en érosion.

Carpincho a trop bu à Saltabière sur bière.

On ne le voit plus maintenant Carpincho.

Il est parti vers les paysages d’altiplano, tout en couleurs, au paradis des rats argentins, Carpincho.

 

— Imaginé par Antoine–

 


Lundi 5 décembre

 

Nous sommes arrivés à Salta après 24 h d’avion, heureux d’avoir posé pied à terre.

Le soleil est là. C’est un choc thermique : nous étions partis de Paris la veille alors qu’il faisait entre 0 et 4 degrés le matin ; à Salta il fait 35 degrés celsius à l’extérieur. Il est 15h, heure locale. C’est un dépaysement. Il règne une ambiance comme un mélange de ville méditerranéenne d’Italie du Sud et du Maghreb sans la mer. Nous croisons nombre de passants  au profil très typé  des Indiens, des Nativos ou des Incas, plutôt nonchalants et vivant à l’heure espagnole. Le groupe prend possession rapidement des chambres à l’hôtel Los Patios de Lerma puis sous la direction de Françoise se dirige vers le restaurant « El Caffè del Tiempo » pour y prendre un bon repas. Après avoir volé dans les nuages c’est le bonheur d’être ici.

Le déjeuner est exquis et enfin une bonne bière fraîche, une cerveza, et belle découverte : un vin rouge du pays cépage Malbeck très agréable au palais que d’aucun n’a boudé. Tout est invitation au voyage.

 

— Imaginé par Rémy et Julio–

 

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