[11-12 mai 2023] Colloque « Pierre Loti, écrivain et voyageur »

« Connaissez-vous Julien Viaud alias Pierre Loti ? Poser la question à la sortie d’un lycée révèle en général un niveau de popularité de l’écrivain proche de zéro. Auteur et académicien inconnu au bataillon de l’enseignement public. La même question à la cantine d’une maison de retraite fait monter un sourire aux lèvres de tous les pensionnaires avec le nom d’un roman préféré, Pêcheur d’Islande, Aziyadé, Ramuntcho, Mon Frère Yves … Le demi-siècle qui sépare les non lecteurs des derniers lecteurs est celui de l’engloutissement d’une œuvre. Sa faiblesse a été d’être de son époque, celle de l’empire colonial français dont le naufrage que personne ne regrette provoqua des dégâts collatéraux au rang desquels l’œuvre de Pierre Loti qui coula sans jamais avoir été un suppôt du colonialisme, bien au contraire. Nous aurons l’occasion d’y revenir. 

Cette année est celle du centenaire de la mort de Pierre Loti, il disparut le 10 juin 2023. Pour cette commémoration, nous avons décidé – Dominique du Jonchay et moi – de partir sur les traces de Pierre Loti dans les pays ayant inspiré ses récits de voyage, moins connus que la partie romanesque de son œuvre : l’Égypte et la Jordanie (Le Désert et La mort de Philae), L’Iran (Vers Ispahan), L’Inde (L’Inde – sans les Anglais), le Maroc (Au Maroc). Ils reflètent son goût du désert, son attention aux cultures locales, sa prémonition de la globalisation du monde, sa quête spirituelle. Notre démarche a été de confronter le regard d’un esthète voyageur du XIXe siècle avec ses préjugés culturels, au point de vue d’un auteur et journaliste d’aujourd’hui avec ses questionnements. De faire dialoguer la vie et l’œuvre d’un écrivain-monde avec un monde globalisé.

Ces expéditions ont inspiré un livre Une passion du monde, à paraître début mai aux éditions du Rocher.

Plus largement, l’association Loti, sur le globe du temps, qui organise ces expéditions, prépare une exposition et participe à l’organisation du colloque international Pierre Loti, écrivain et voyageur qui aura lieu les 11 et 12 mai prochain à Paris, sous l’égide de la Sorbonne et de la Société de Géographie. La veille, l’association internationale des amis de Pierre Loti (AIAPL) lui rendra hommage sous la coupole de l’Académie. 

Égypte, Jordanie, Iran, Inde, Maroc, mais aussi Turquie et une foule d’endroits en France, pour célébrer Loti, c’est donc un centenaire bourlingueur qui s’annonce. L’homme qui navigua dix-neuf ans, onze mois et huit jours et qui débarqua dans plus de quarante pays le mérite bien. Ce site s’efforcera de rendre compte de l’actualité lotienne qui fourmille d’initiatives en 2023″.

Gilles Luneau

 

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Le programme et le formulaire d’inscription sont disponibles directement sur le site du colloque : « Pierre Loti, écrivain et voyageur »

 

2 Comments on [11-12 mai 2023] Colloque « Pierre Loti, écrivain et voyageur »

  1. Jean-Marie Rousseau // 23 mars 2023 á 11 h 50 min // Répondre

    C’est bien dommage que vous n’évoquiez ni le Japon (« Madame Chrysanthème » qu’il épousa par contrat d’un mois renouvelable), ni surtout la Chine (« Les derniers jours de Pékin »), en général l’Extrême-Orient, qui revêtaient une importance particulière pour Pierre Loti et font résonner beaucoup plus aujourd’hui cette dimension de mondialisation pour, comme vous le suggérez justement, un écrivain-monde. Mais sans doute le rappellerez-vous dans le colloque ? Je signale une petite coquille qui s’est glissée dans votre note ci-dessus à propos de la date de disparition de Pierre Loti. Mais tout le monde aura bien entendu compris qu’il s’agit du 10 juin 1923 (non 2023) à Hendaye.

  2. Photini Mitrou // 1 avril 2023 á 16 h 17 min // Répondre

    Ouais, un grand écrivain, je me le demande? C’était de la littérature mélo de gare à une époque en manque de titres et où les gens étaient à la recherche d’un exotisme de harem. Exotisme de bazar. Qui lit du Loti, aujourd’hui? J’ai lu son Aydé… qu’est que c’est nunuche, nunuche et fantasmagorique. Une fille du harem qui joue du piano, du Ravel ou du Debussy, connaissant plusieurs langues et qui vient le rejoindre de nuit, pas pour parler de la pluie et du beau temps, sur une barque que personne ne voit passer grâce à son voile qu’elle a sur la tête. Fantasmes, purs fantasmes. Un ingénieur belge, travaillant sur le chemin de fer, l’avait rencontré lors d’une réception et en avait brossé un portrait plutôt terne. D’après lui, il était un personnage insignifiant et coincé.

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