Le lac Sevan : immensité à perte de vue.

Au menu : comme d’habitude salade de tomates et concombre plus petites portions de fromage, puis délicieuse omelette aux champignons sauvages récoltés dans la montagne toute proche.

Armen nous raconte la mésaventure du torillon du Limousin qui s’étant échappé à été poursuivi sur le tarmac d’Erevan alors qu’un avion russe était sur le point d’atterrir. Terrifiant et rocambolesque.

Ce qui reste de la faille décrochante apparue en 1988. Elle est considérablement émoussée, érodée et envahie par la végétation.

L’épicentre du séisme ressemble à une zone bombardée

Situation très intéressante du point de vue géologique. Nous avons vu en direct au lac Sevan, le point de contact entre la plaque africaine et arabique et la plaque eurasienne après la fermeture de l’océan Thétis. On nous a montré le système de faille Est-Ouest qui a permis de comprendre pourquoi il y avait des volcans de deux origines, la première à l’Éocène c’est-à-dire il y a 40 millions d’années à peu près ce qui a permis de comprendre la chaîne des volcans qui est encore à 3.200 – 3.300 mètres d’altitude. On nous a montré aussi qu’il y avait un volcanisme à l’Holocène c’est-à-dire mettons il y a 8.000 – 10.000 ans avant JC. On nous a montré que cette faille avait deux mouvements, l’un Est-Ouest avec un décalage de plusieurs centaines de mètres, environ 250, d’une montagne. Et en plus un autre décalage vertical qui donnait des failles. Et nous a fait comprendre que ce système de décalage avait fait des fosses dans lesquelles de l’eau s’est mise, d’où l’origine du lac Sevan.
On nous a dit aussi qu’actuellement la poussée continue et est de 10 mm par an, ce qui est beaucoup, du même ordre de grandeur que celui du décalage actuel de l’océan. On nous a montré aussi que ce système de faille transformante est le même que celui qui a conduit à la création de deux fosses, si on veut, en Israël c’est-à-dire la Mer Morte et la Mer de Galilée. Cette pression, cette poussée se divise en deux : un axé vers le Nord-Est donc vers le Caucase mais aussi par un effet de rotation un axe vers le Nord-Ouest c’est-à-dire l’Anatolie ce qui fait que la Turquie se décale vers l’Ouest. Mais d’après cette personne, la chercheuse géologue de l’Académie d’Erevan qui nous accompagnait, la fermeture du Bosphore n’est pas encore proche pour autant. On nous a même fait rire en disant qu’avec cette poussée continue, l’Arménie se trouverait dans quelques millions d’années en Sibérie.
Maintenant nous allons voir l’autre faille que nous avons très bien vue au Nord du lac Sevan, cette faille arrive à Dilidjan où il y a eu un séisme terrible en 1988 qui a été de force 7 et qui a conduit à beaucoup de destructions dans la région.
Sur la route de Dilidjan un arrêt a permis à notre géologue Lilik de nous montrer les failles qui ont été détectées ; on a vu un rehaussement d’une colline de plusieurs mètres. Les deux failles qui remontent la vallée et qui ont été montrées au groupe, sont encore actives. La faille qui est Nord-Sud en gros, va rencontrer la faille transversale Est-Ouest qui va de Dilidjan jusqu’à Spitak. C’est là cette zone de rencontre de failles qui a conduit à un gros séisme de force 7 en 1988.

Jean-Luc Roger

Photo de groupe à Gyumri