A l’assaut des Andes !
Après avoir traversé les sierras pampeanas (subandines), et la première petite ville, Potrerillas, la route entre dans la partie centrale de la cordillère en longeant le Rio Mendoza . D’abord très large, dans sa partie aval la vallée va peu à peu se rétrécir entre des versants spectaculaires. Roches ocres, vertes, grès rouges, corniches de calcaire blanc. Le Rio Mendoza est bordé de hautes terrasses fluvio glaciaires parfaitement rectilignes, striées de sillons d’érosion dus au ruissellement. Parfois un cône d’éboulis vient perforer le front de la terrasse. Parfois c’est sur le replat surplombant la terrasse que viennent mourir les cônes de déjection à la base de sillons torrentiels. On peut distinguer, aussi, en haut de pente, des bassins de réception d’origine glaciaire. L’érosion a déchiqueté les versants par le ruissellement et les pluies torrentielles, les épisodes neigeux, le jeu de gel/dégel et la facturation des roches en des failles gigantesques. Tout cela compose des paysages puissants, colorés selon la nature des roches, imposants par l’altitude.
Après un arrêt à Uspallata, petit centre de marché et de tourisme pour la randonnée, le ski, le rafting, le kayak, nous entrons au cœur de la chaîne principale. Au fond, l’alignement des XXXL, les sommets de 5000 et de plus de 6000 mètres, qui nous regardent de haut, la « cour des grands »! Et tout à coup, au fond, apparaissent les sommets enneigés et englacés autour de l’Aconcagua et ses 6970 m. Un géant.
C’est devant cette vedette, point culminant de la Cordillère, que le deuxième bouchon de champagne va sauter! Face à l’Aconcagua. Expérience réussie, qui sera relatée par Antoine, le promoteur de cette idée géniale.
Le chemin de fer qui reliait Mendoza a Santiago date de 1902 (terminé entièrement en 1910) fonctionna jusqu’en 1985. Le long de la route des tronçons de l’ancienne voie ferrée sont toujours en place avec des viaducs d’acier comme Gustave Eiffel aurait aimé les construire, des protections de tôle ondulée contre les chutes de pierre et, apothéose, la » gare » du Pont de l’Inca, ou sont arrivées des cohortes de touristes, Anglais en particulier, entre 1904 et 1960, pour faire une cure thermale. Il faut dire que le site, a 2740 m, n’est guère encourageant aujourd’hui: la carcasse de l’ancien, et luxueux, hôtel des Thermes est quasiment noyée dans une épaisse nappe de travertin, calcification colorée de traces orange et ocre jaune dues à l’oxyde de fer et au souffre (d’où le thermalisme dans ces eaux ferrugineuses). Ici, dit – on, les Incas traversaient les Andes : sur un pont de glace! On imagine les cohortes de lamas chargées de marchandises, entre le Pérou et l’Argentine.
Sur cet axe stratégique entre Nord et sud de la Cordillère, situé entre le Pacifique et l’atlantique, le trafic entre Argentine et Chili se compose essentiellement de convois de camions : porte-conteneurs, citernes de produits chimiques, de vin….
Nous nous arrêtons à l’entrée du tunnel qui relie les deux pays, assistant au va et vient discontinu de ces tonnes de marchandises.
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