Viticulture à Tourfan (Xinjiang chinois)
Régulièrement sous le feu des projecteurs médiatiques pour les tensions opposant le pouvoir central chinois à la minorité musulmane ouïghoure, la région autonome du Xinjiang est aussi l’une des principales régions viticoles de Chine. Dans plusieurs oasis parsemant cette région désertique, la culture de la vigne est devenue une activité agricole centrale faisant de cette partie occidentale du pays un des centres majeurs de la géographie viticole chinoise.
Ici, dans l’oasis de Tourfan, à l’ombre du minaret de la mosquée Emin, l’économie locale repose sur une viticulture demeurée traditionnelle et tournée vers la production de raisins secs ou de table : le système de la treille sur pergolas continue à être utilisé, tandis que l’irrigation des pieds de vigne est assurée par de complexes réseaux de canaux (les karez), héritage hydro-agricole des relations historiques de la région avec l’aire culturelle iranienne. Une fois ramassées, les grappes sont alors entreposées dans des greniers en briques à claire-voie, avant d’être vendues dans les marchés de la région ou exportées vers l’est du pays.
Toutefois, face à l’explosion de la demande intérieure, la viticulture du Xinjiang se tourne aujourd’hui vers la production vinicole avec l’ambition de s’ouvrir, à terme, vers le marché étranger. Sous l’impulsion de l’entreprise Loulan hong wine industry Co. basée à Shenzen, plusieurs œnologues étrangers ont ainsi participé à la fabrication d’un vin répondant aux standards du goût mondial. Front pionnier [1] pour le gouvernement central, le Xinjiang semble aussi se transformer en nouveau lieu d’une géographie viti-vinicole mondiale toujours plus complexe.
Pierre Raffard
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