La Géographie n° 1547 (4ème semestre 2012) – Les cartes marines à la BNF
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Editorial : Quand la carte, c’est le territoire…
L’actualité est encore occupée par la réélection de Barack Obama à la présidence des États Unis… d’Amérique. Amérique, voilà un mot qui résonne très fortement dans l’imaginaire de millions de personnes sur cette terre. Et pourtant, son origine est presque fortuite : lorsque le Gymnase de Saint-Dié-des-Vosges décide, en 1507, de baptiser le nouveau continent découvert America, pouvaient-ils imaginer le succès de ce terme, son pouvoir évocateur, sa charge mythique ? Car le mot même est partagé entre plusieurs pays. L’Amérique, c’est à la fois un pays et un continent. Amerigo Vespucci n’en demandait sans doute pas tant. Mais son nom est passé à la postérité et s’est finalement incarné dans tout un territoire. Colomb, lui, a été recalé parce qu’il n’avait pas vraiment compris que les terres découvertes étaient nouvelles. Peut être le mot « Colombie » appliqué à tout un continent n’aurait-il pas eu le même succès ?
Mais au début, tout a commencé sur une carte où le mot AMERICA a été inscrit pour la première fois. On sait que nommer un lieu n’a rien d’anodin. Les cartes marines ont été une première manière de nommer le monde pour les pays d’Europe de l’ouest ; c’était aussi une conquête par le langage, une véritable prise de possession par procuration. La carte en était l’intermédiaire miniature mais riche de promesses. Posséder une telle carte, c’était donc déjà, en un sens, posséder le territoire sans même l’avoir encore conquis.
Justement, le mot « portulan » évoque à lui seul le grand large, des terres lointaines, et surtout des cartes précieuses, striées de lignes énigmatiques, criblées de noms minuscules rangés très serrés le long des côtes. Et de vignettes tantôt réalistes, tantôt fantastiques Mais au fait, qu’est-ce qu’un portulan ? C’est d’abord un livre ou cahier manuscrit contenant des itinéraires maritimes de port à port, d’où son nom, mais sans cartes donc. Et le langage courant l’a retenu pour parler des cartes marines. : ce sont ces fabuleuses cartes marines que la BNF expose jusqu’au 27 janvier sur le site François Mitterrand.
Ces cartes, nous allons le découvrir, se sont lentement structurées, et elles ont fini par atteindre des sommets de finesse et de beauté, avant de laisser peu à peu la place à la cartographie scientifique que nous connaissons encore aujourd’hui. Elles donnent à connaître le monde par les mots et le regard.
Il reste que ces cartes marines signent l’entrée de l’Europe de l’ouest dans la période moderne qui correspond à la « mondialisation ». Elles laissent apparaître peu à peu les nouveaux territoires, en supposent d’autres, en imaginent certains. A l’image de ces cartes, nos connaissances elles aussi recèlent hauts lieux et zones d’ombre, et même des franges fantastiques. C’est tout cela que nous vous proposons d’explorer dans ce numéro.
Brice Gruet
Sommaire du n° 1547
Territoire en vue : Lalibela
par Lionel Cime, p. 6
La fabrication d’un portulan
par Catherine Hofmann, p. 10
Les cartes portulans et l’océan indien
par Emmanuelle Vagnon, p. 20
Une iconographie des mondes nouveaux
par Jean-Yves Sarazin, p. 28
La guerre des épices à Macassar
par Olivier Loiseaux, p. 32
Planète bleue
par Gilles Fumey, p. 36
La Chine et l’Inde
par Philippe Rekacewicz, p. 40
Le Musée imaginaire : Le mort saisit le vif
par Brice Gruet, p. 44
Alexis Metzger invité de la Géographie
par Gilles Fumey, p. 48
Les nouvelles de la géographie
p. 50
L’intimité de la rivière
par Daniel Oster, p. 58
Célèbrité animale
par Jean Estebanez, p. 62
Portulans du bout du monde
par Christian Grataloup, p. 64
Le manteau d‘Arlequin du monde
par Sylvain Tesson, p. 66
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