La Géographie n° 1545 (2ème semestre 2012) – Partir…
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Editorial : L’être humain, ce gyrovague
« Voici la saison des voyages, la saison claire où l’on aime les horizons nouveaux, les vastes étendues de mer bleue où se repose l’oeil, où se calme l’esprit, les vallons boisés et frais où parfois le coeur s’attendrit sans qu’on sache pourquoi ». Ainsi, Maupassant, dans sa chronique du Gaulois (16 juillet 1882) encourage-t-il ses contemporains à « ne jamais suivre les grand-routes et toujours les sentiers, coucher dans les granges, ne craindre ni la pluie, ni les distances pour découvrir mille choses qu’on ne soupçonnait pas ».
Au seuil de l’été de l’hémisphère Nord qui entame de grandes migrations pour « vaquer à soi-même », expression qui donne l’étymologie du mot « vacances », ce numéro explore le besoin qu’a l’être humain de se lever et de partir pour se connaître.
Relisons les mots lumineux (et acides) de Pascal sur le divertissement : « Quand je m’y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s’exposent, dans la cour, dans la guerre, d’où naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j’ai découvert que tout le malheur des
hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. » (Pensées, 139) Et mettons-les en écho avec l’ouverture de Tristes Tropiques dans laquelle Lévi-Strauss prévient, très tranchant : « Je hais les voyages et les explorateurs ». Certes, ni Pascal, ni Lévi-Strauss n’épuisent dans leur pensée cette fièvre de l’homme qui reste en débat, comme on pourra le lire dans le texte de Jean-Robert Pitte (p. 10).
Les auteurs que nous avons choisis pour l’anthologie (p. 34), Christophe Colomb, Alexandra David-Néel et Ernest Shackleton donnent un écho parfois troublant à cette question, chacun pourra se retrouver ou être révolté de telle pensée ou tel geste rapporté par ces voyageurs. Il n’empêche : nous touchons ce vertige de l’homme au bord de l’inconnu « quand on veut croire que cet ailleurs, derrière l’horizon, ne se réduira pas demain en un nouvel ici – qu’il y a quelque chose d’autre, au-delà » (Michel Le Bris).
Gilles Fumey
Sommaire du n° 1545
Haïti a un avenir
par Daniel Oster, p. 6
Partir pour vivre plus fort
par Jean-Robert Pitte, p. 10
L’art de voyager selon Montaigne
par Patrick Drevet, p. 16
Un étudiant géographe en Guyana
par Emmanuel Lézy, p. 20
Hauts lieux et grands voyageurs
par Cédric Gras, p. 24
La poésie, ma carte routière
entretien avec Élodie Bernard, p. 25
Le monde vu de Téhéran
par Philippe Rekacewicz, p. 32
Partir, une anthologie
p. 34
La diplomatie, rente voyagère
par Lionel Cime, p. 40
Deux expositions À voir et à manger…
p. 43
Saint-Santin, la géographie en folie
par Gilles Fumey, p. 48
Jacques Arnould, invité de la Géographie
p. 50
Les nouvelles de la géographie
p. 52
Socialiser la nature
par Jean Estebanez, p. 62
L’or, front pionnier du monde
par Christian Grataloup, p. 64
Himalaya
par Sylvain Tesson, p. 66
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